Un tee-shirt "Zara"
Publié le 12 Mai 2008
Espagne
San Sébastian
juillet 2007
La couleur du ciel est bien plus clémente que la météo voulait bien le prétendre. Vous avez du temps, beaucoup de temps. Il s'étire en un pont immense entre deux rives : aujourd'hui n'est plus tout à fait hier et pas encore exactement demain. Vous avez décidé de jardiner pour le passer, le temps, et parce qu'il y a dans le jardinage comme une manifestation de tendresse, comme une douceur qui vous rend paisible.
Vous avez tondu l'herbe déjà un peu haute mais épargné les pâquerettes, ce qui prend juste un peu plus de temps. Vous avez rempoté le petit pot d'oeillets et ce bégonia un peu moche que l'on vous avait offert. Vous vous êtes assise et vous avez contemplé le petit jardin, satisfaite du résultat et des oiseaux qui piaillent dans les branches et puis vous êtes rentrée dans la maison pour vous laver et vous changer.
Il fait déjà trop chaud pour remettre ce petit haut rose aux manches évasées, pas encore assez pour le débardeur "One Step". Votre main se tend et s'empare machinalement du polo rayé sans manches de chez Zara. Sa maille est douce à la peau et souligne joliment votre poitrine menue. Vous tendez l'étoffe pour effacer les faux-plis de l'hiver et vous l'ajustez sur les hanches. Voilà, comme ça, c'est parfait. Vous le portez sur un jean's moulant qui vous fait des jambes longues, très longues de sauterelle. Vous vous sentez jolie et pour être sûre vous jetez un œil dans le miroir. Ce n'est pas votre image qui vous fait vaciller, il n'y a rien à dire vous êtes canon. C'est juste que le temps a passé et que ce n'est plus hier. On s'habille de rien quand les jours sont doux mais pas des souvenirs qui vous iraient encore. Il faudrait plus souvent vider ses armoires et jeter à l'oubli les lambeaux du temps.